À El Aguacate, tout tourne autour du cacao. Notre communauté a toujours produit du cacao, c’est ce qui assure notre subsistance. Les femmes jouent un rôle important dans la culture du cacao. Nous travaillons avec nos maris dans les exploitations, nous nous chargeons de récolter et de préparer les fèves pour le séchage.
Parce que notre vie dépend du cacao, beaucoup d’entre nous s’inquiètent de l’avenir de notre source principale de revenus. Les cacaoyers sont comme les êtres humains. Lorsque nous sommes jeunes, nous sommes forts et en bonne santé, mais en vieillissant, nous nous affaiblissons, nous tombons malades plus souvent et sommes moins productifs. Beaucoup d’exploitations avec de vieux arbres ont les mêmes problèmes et cela a un impact sur nos revenus. Les planteurs de notre communauté doivent planter de nouveaux arbre et ils manquent de fonds pour cela.
C’est un exemple parmi toutes les difficultés financières que nous rencontrons dans notre communauté. Pour aider à les affronter, Cocoa Life nous a proposé une Association Villageoise d’Épargne et de Crédit. Le groupe avec lequel je travaille depuis près d’un an est dirigé par les femmes de notre communauté et a changé la manière dont nous gérons notre argent.
Autrefois, nous dépensions tout l’argent gagné ; désormais, j’économise chaque RD$50 dans un pot avant de le verser sur le compte d’épargne commun. Je me dis à moi-même : « Je ne peux pas le dépenser parce que c’est l’argent pour ma réunion d’épargne jeudi ». Le groupe d’épargne et de crédit a aussi créé un fond d’urgence pour la communauté. Chaque semaine, nous apportons chacune une contribution de DR$10,00 à ce fond. Il est destiné à aider des membres en situation d’urgence, comme payer un ticket de bus pour quelqu’un qui doit aller aider un parent malade, ou financer les droits universitaires pour des femmes de notre groupe.